Bruxelles durcit sa zone à faibles émissions : les vieux diesels face à l’exportation ou à la délocalisation
Bruxelles, Belgique – Le renforcement de la zone à faibles émissions (LEZ) à Bruxelles pousse les propriétaires de véhicules anciens, notamment les diesels Euro 5, à chercher des alternatives coûteuses ou à se tourner vers l’exportation. La mesure, destinée à améliorer la qualité de l’air, a des conséquences directes sur le marché automobile et les petits commerçants.
Selon Pierre hajjar, de Socar, les véhicules interdits de circulation dans la LEZ sont principalement destinés à l’exportation. “Nous recevons souvent de vieilles voitures à essence que nous exportons vers l’Afrique, mais la majorité sont de vieux diesels, principalement destinés à l’Europe centrale et orientale”, explique-t-il.Il nuance cependant que ces diesels ne sont pas toujours adaptés aux conditions africaines, où la qualité du carburant peut rapidement les rendre inutilisables.
Pour ceux qui souhaitent se débarrasser de leur véhicule, une solution consiste à le vendre à des acheteurs situés en dehors des zones urbaines soumises à des restrictions de circulation. “Je conseille aux clients qui souhaitent nous vendre leur vieux diesel Euro 5 de l’essayer à Arlon”, suggère lara Agostini.”Une voiture comme celle-là vaut toujours quelque chose là-bas.”
Le durcissement de la LEZ impacte également les professionnels, en particulier les petits commerçants qui dépendent de leur véhicule utilitaire pour leur activité. Amarouch, vendeur au marché aux puces de Vossenplein, témoigne de la arduousé de remplacer sa camionnette diesel euro 5.”Rouler avec une camionnette plus récente n’a pas beaucoup de sens, elles sont trop vulnérables. Et une camionnette électrique coûte environ 75 000 euros. Comment suis-je censé payer cela comme un petit brocanteur ?”
La LEZ, initialement instaurée pour lutter contre la pollution atmosphérique, est un exemple des politiques urbaines de plus en plus strictes visant à encourager l’utilisation de véhicules plus propres. Ces mesures,bien que bénéfiques pour l’environnement,soulèvent des questions sur leur impact économique et social,notamment pour les populations les plus vulnérables et les petits entrepreneurs. Le débat sur la transition vers une mobilité durable et accessible reste ouvert, et la recherche de solutions équitables et efficaces est un défi majeur pour les villes européennes.
